A l’heure où les bouchons et la pollution asphyxient Bruxelles, à Ixelles on enlève des arceaux vélos devant l’école De Wimpel rue Cans et on n’encourage pas les élèves des écoles communales à passer le « brevet du cycliste ». Une interpellation du conseiller ECOLO Bertrand Wert lors du Conseil communal du 18 décembre 2014.


rue Cans : arceaux supprimés

La décision peut sembler anecdotique, pourtant elle est révélatrice de la politique menée par le Collège ixellois : on étend la place réservée aux voitures et on enlève les arceaux vélos !
En effet, pour créer un kiss & ride automobile devant l’école De Wimpel de la rue Cans, à deux pas de la Maison communale, c’est les trois attaches vélos situés à cet endroit qui vont sauter.
Ils seront certes remplacés mais par seulement deux arceaux. De plus, ceux-ci ne seront plus situés dans l’espace public sur la voirie (comme le plan régional de mobilité IRIS le recommande), mais bien dans l’espace privé de l’école…

rue_cans.jpg

Actuellement, Ixelles compte 1.400 arceaux vélos sur son territoire. Notons, qu’avant 2000, date de l’arrivée aux affaires d’ECOLO (2000-2006), ils étaient quasiment inexistants. ECOLO a initié l’implantation systématique d’arceaux devant et dans les écoles, devant les grands équipements culturels et sportifs, les noyaux commerçants… Merci qui :-)).
La Commune entend placer encore environ 140 arceaux supplémentaires d’ici la fin de la législature. C’est mal parti si elle commence par en supprimer…!
En outre, ce qui nous inquiète, c’est qu’Ixelles ne se donne pas les moyens d’atteindre cet objectif puisqu’elle compte exclusivement sur les subsides régionaux pour financer ces arceaux; subsides dont on sait que les ressources ne sont pas extensives.
Or, comme le rappelle le conseiller communal ECOLO-GROEN, Bertrand Wert, « le développement des infrastructures adaptées, pistes cyclables, arceaux vélos, abris vélos, systèmes intelligents antivols, vélos partagés, box fermés et autres services font partie de ces mesures d’encouragement essentielles à la pratique du vélo ».

Le Brevet du cycliste

Par ailleurs, l’éducation à « bouger différemment dans la ville » est aussi cruciale. « Et là une nouvelle fois, alors que le projet Brevet du Cycliste est financé à 100 % par la Région bruxelloise, la Commune d’Ixelles ne saisit pas la balle au bond ».
Actuellement à Ixelles, le « Brevet du Cycliste » est uniquement proposé à 2 classes de 5ème primaire de l’école Saint Joseph de Boondael – qui n’est pas une école communale -. Cela ne concerne qu’une petite cinquantaine d’élèves qui passent chaque année leur Brevet.
Là encore, le contraste est flagrant avec la législature 2000-2006 durant laquelle l’echevine ECOLO Françoise Picqué avait fortement encouragé le passage du fameux brevet.
En effet, comme le rappelle le GRACQ, « Il y a quelques années, le « Brevet du Cycliste » était organisé à l’école communale n°12 et un rang cycliste faisait la tournée des écoles primaires n°12, 7, 8 et Saint-Joseph au départ de la Place Fernand Cocq. Cette initiative a fonctionné pendant 4 ans. Elle reposait sur les épaules de quelques convaincus qui soit se sont essoufflés, soit ont quitté Ixelles ou leur lieu d’intervention. Aujourd’hui, il n’y a pas de politique d’accompagnement du très jeune cycliste, via le milieu scolaire. »

Une urgence

Dans le contexte de boom démographique dans lequel nous sommes, nous pourrions d’autant plus proposer d’autres usages de la ville de demain par l’éducation.
Une autre mobilité qui est d’autant plus nécessaire que, selon une étude européenne où des chercheurs de l’ULB ont participé, le non-respect de la directive européenne sur la pollution de l’air (2008/50/CE) causerait la mort de 436 bruxellois(es) par an (estimation basse des « équivalents morts »). Autrement dit, le respect de cette directive permettrait de sauver la vie de 436 bruxellois(es) chaque année. Par ailleurs, son non-respect coûterait un peu plus de 438 millions d’euros par an à la société du fait des problèmes de santé qui en découlent: bronchite chronique, asthme, cancer du poumon, accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde ou encore problèmes placentaires.

Et le conseiller communal Bertrand Wert de conclure: « Il y a urgence! L’action publique doit changer, les chiffres sont sans appel. On ne pourra pas dire que nous ne savions pas ».

photo brevet (c) DH
photo arceaux rue Cans (c) Bertrand Wert