En août 2015, on dénombrait 71 Syriens aidés par le CPAS d’Ixelles. C’est 4 fois plus qu’il y a deux ans ! Et ils ne sont pas les seuls : des dizaines de ressortissants de pays en guerre demandent de l’aide (d’Afghanistan, d’Irak, d’Érythrée, du Soudan…). Face à cette situation humanitaire catastrophique, les Ixellois doivent prendre leur part dans l’accueil et l’accompagnement des réfugiés.

C’est pourquoi, la conseillère ECOLO Ana Rodriguez a interpellé le Conseil communal sur l’attitude de la Commune face à la crise de l’accueil des réfugiés en séance du Conseil du 24 septembre 2015


Texte de l’interpellation :

Les chiffres sont là, implacables : de plus en plus de réfugiés arrivent en Europe ces dernières semaines. Rien que pour le mois de juillet, au moins 107.500 personnes sont parvenues aux frontières de l’Union Européenne, dont près de 50.000 personnes les conflits et les persécutions.sont arrivées en Grèce par la mer, souvent après avoir fui le conflit en Syrie. La plupart de ces personnes viennent d’ailleurs de pays en guerre : la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan, la Somalie. Ce sont des femmes, des enfants et des hommes qui fuient

En vertu de la Convention de Genève et de la règlementation européenne, ces personnes doivent être accueillies dignement, elles doivent pouvoir déposer une demande d’asile et être protégées si elles remplissent les critères pour obtenir le statut de réfugiés ou de protection subsidiaire.

Les réfugiés qui arrivent en Europe sont nombreux, oui. Mais contrairement à une idée fausse, la plupart ne viennent pas en Europe : 86% des 19,5 millions de réfugiés dans le monde en 2014 ont été accueillis par des pays en développement.

Le Liban et la Turquie accueillent, par exemple, chacun plus de 1,5 million de réfugiés. L’Europe, elle, peine à trouver un accord sur la relocalisation de 40.000 réfugiés en 2 ans dans les différents Etats membres pour soulager la Grèce et l’Italie.

Cette année plus de 2.500 personnes sont mortes en tentant de traverser la mer. Le groupe Ecolo veut encore une fois réagir suite à l’effrayante crise humanitaire provoquée par le refus de l’UE de prendre en compte l’afflux des migrants (dans leur grande majorité, rappelons-le, des demandeurs/euses d’asile qui fuient la guerre et l’horreur…). Dans cette crise, chaque niveau de pouvoir, local, régional et national peut apporter sa contribution.

Dans notre pays, le gouvernement fédéral, jusqu’à maintenant, n’apporte pas une réponse à la hauteur du problème.

Nous demandons que la Commune d’Ixelles se déclare commune solidaire avec les réfugiés, et concrètement:

– en soutenant l’élan de solidarité citoyenne (récolte de vêtements, jouets, recherche de logements etc.

– en écrivant une lettre au Premier Ministre pour lui demander instamment que le plan de répartition des migrant-e-s décidé en 2012 soit activé ou que le plan d’urgence en cas de catastrophe (qui date du 16/02/2006) soit activé pour que tous et toutes les demandeurs/euses d’asile puissent voir leur dossier enregistré et se voient attribuer une place dans un centre d’accueil.

Le 28 août, le Conseil des Ministres a décidé de faire appel aux CPAS afin de coordonner l’effort face à l’afflux des demandeurs/euses d’asile en étendant la capacité des ILA (initiatives locales d’accueil) pour créer 1.600 places supplémentaires sur base volontaire. Ces logements seront financés par FEDASIL.

Nous ne doutons pas que notre CPAS aura à cœur de répondre positivement à cet appel. Le soutien de la commune serait sûrement utile pour concrétiser le plus rapidement possible un tel projet.

Pendant la procédure de demande d’asile, le fédéral devra assumer dans les structures d’accueil l’augmentation des cours de langues, aujourd’hui déjà déficitaires. Et une fois que les personnes seront reconnues comme réfugiées, dans les régions, communes et CPAS, un grand travail restera à faire en collaboration avec le monde associatif :

  • développement des cours de langues ;
  • aide à la recherche d’un logement et de places dans les écoles ;
  • aide à la recherche d’un travail.

Pour réaliser ces tâches, nous pensons qu’il est important qu’il y ait une coordination entre la Commune et le CPAS (notamment pour scolariser les enfants, les faire participer aux activités du secteur jeunesse, etc.).

photo (c) La Libre