Fin décembre, la majorité nous a présenté le projet de budget communal pour l’année 2018. Ce budget est le dernier de la législature (2012-2018) et il est donc intéressant de le regarder de manière globale, c’est-à-dire d’analyser les mesures prises depuis 2012 sur certains postes et les choix politiques qui ont été faits.

La situation financière semble s’être améliorée, mais tout est relatif puisqu’elle était catastrophique en 2012. Cependant, à y regarder de plus près, on voit que les mesures prises ces deux dernières années ne sont possibles via un recours à l’emprunt.

On devra donc rester très attentifs à l’avenir, d’autant que ces emprunts témoignent de choix qui ne nous semblent pas toujours très judicieux, pensons au pharaonique projet d’îlot communal à 15 millions d’euros.

En outre, rappelons que l’embellie n’a été possible que par la diminution de certains subsides (en début de législature) et par l’augmentation de certaines taxes et tarifs (dont des documents administratifs indispensables).

A l’analyse, il est difficile de voir quelles sont les politiques qui s’inscrivent derrière cet éclatement de chiffres. En particulier, il est très difficile de percevoir les propositions de la majorité en matière de politique sociale et environnementale, tant il manque une vision globale à long terme. Ainsi, par exemple, il n’y a aucun objectif concret pour la mise en œuvre de l’agenda 21 ou de la Convention des maires.

On note aussi peu de mesures spécifiques d’accompagnement des ménages en difficulté par rapport, notamment, aux frais, repas, ou encore voyages scolaires ; c’est aussi le cas de l’accès à la santé, à la culture ou encore au sport.

Si l’on regarde encore de plus près le budget, on voit que la dotation du CPAS est largement sous-estimée.

Pour le budget Police, on s’étonne de voir des dépenses supplémentaires annoncées pour la zone, sans que celles-ci ne soient budgétisées. On s’interroge aussi sur la nature de ces futures possibles augmentations étant donné la politique d’économie (fermeture de la moitié des commissariats) faite au détriment de la sécurité et d’une politique de proximité.

Par ailleurs, le tax shift, mesure prise au niveau fédéral par le MR, impacte négativement les finances communales. Les effets positifs attendus durant 2018 et les années suivantes restent par ailleurs très hypothétiques.

Enfin, en six ans, la majorité n’a pas avancé d’un pas, même minime, sur le budget participatif, alors que d’autres communes et villes, en Belgique et à l’étranger, le font. A l’heure où il est important de redonner confiance aux citoyen.ne.s, de les rapprocher de la politique, ce ne doit pas être qu’une fois tous les six ans lors des élections mais cela aurait été une opportunité de plus que de les écouter et les inviter à décider d’une parti de l’attribution du budget.

Si nous devons souligner un point positif, qui reprend une vieille et lancinante revendication d’Ecolo, notons que le budget genré, bien qu’encore timide, poursuit sa route et s’étoffe d’année en année.

En conclusion, le budget 2018 est très peu novateur, avec peu de vision à long terme, et est presque une copie-conforme du budget 2017.